Déjà parus

Embrasement : Histoire de la fin programmée d'une ère - Dépublié 

Quatrième de couverture : 

"Dans cette édition mise à jour, Jérôme Garnier traite avec sérieux des dérives scientifiques qui ont donné naissance au transhumanisme, à l'intelligence artificielle et à la micro-puce sous cutanée. Dans un monde aux portes de l'enfer dirigé par des fous et de jeunes dictateurs, le voile de la vérité est en train de se déchirer et les cloches de l'apocalypse résonnent à présent aux quatre coins de la planète. L'histoire de la fin programmée de notre ère a bien débuté et l'auteur nous en explique les rouages à travers l'expérience antidémocratique française et les dérives jupitériennes de son jeune et insolent Président propulsé à la tête du pays par un coup d'état légal orchestré par les véritables maîtres du pays : les banques privées."

Une petite route du Maine où il ne se passe habituellement jamais rien... Ce jour-là, Vince au volant de son vieux pick-up Chevrolet de 55 avait un sale pressentiment, le genre de pressentiment qui arrivait à lui donner cette tête horrible et patibulaire qu'à Lewiston on lui connaissait bien... Là-bas, les anciens qui l'avaient vu grandir l'appelaient affectueusement "verrue", à cause d'une petite protubérance persistante située sur son front ridé et qui s'entêtait à revenir même après les bons et loyaux services du dermato.

Vince se regarda trois secondes dans le rétroviseur et se passa une main décharnée sur ce visage buriné par le temps et les problèmes. "T'es moche" se dit-il à lui-même à haute voix. Et cette constatation le fit ricaner. Il s'ouvrit machinalement une énième canette de cette pisseuse de Duff, but une grande gorgée et rota bruyamment, il s'étonna avec plaisir de la résonance de l'éructation dans son vieil habitacle.

Aujourd'hui, Vince aurait aimé être partout ailleurs sur Terre mais pas sur cette putain de route qu'il ne prenait plus qu'une fois par an, le 11 novembre, pour aller célébrer l'anniversaire de son ami de très longue date, Jerry. C'est ce que Vince appelait laconiquement "une visite protocolaire", ça allait durer le week-end, ils allaient picoler comme des trous, finir par se battre, se réconcilier, picoler à nouveau pour fêter ça et il repartirait le lendemain encore puant d'alcool, mais avec l'agréable sensation du devoir accompli...